Georges Le Brun, né à Verviers en 1873 et mort en 1914, fait partie des êtres singuliers qui rendent le symbolisme belge si original. Son œuvre se situe sur le versant intimiste de l’art, imprégné des louanges du quotidien…
A l’âge de 20 ans, Georges Le Brun présente une œuvre au Salon triennal de Bruxelles mais est refusé. Il s’inscrit alors à l’université libre de Bruxelles en médecine. Quittant subitement la capitale, il s’isole de 1894 à 1903 dans les Hautes Fagnes, en Ardenne. Il met en scène les activités du monde paysan auquel il s’intègre, tout en participant à diverses expositions dont celles de La Libre Esthétique. En 1895, il s’inscrit quelques mois à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles pour finalement revenir vers la campagne. Il voyage en Hollande (1897) et en Italie (1900) où il visite un grand nombre de musées. Il collabore à la revue L’Art moderne de 1903 à 1908. En 1904, il se fixe dans la bourgade de Theux avec sa famille qui constitue alors, pour un temps, le principal sujet de son travail artistique. Enfin, vers 1910, Le Brun renoue avec les paysages des hauts plateaux ardennais et ses activités rurales. La carrière de Le Brun s’arrête brutalement sur le front de l’Yser en 1914. Quelques années plus tard, certains critiques d’art voient en Georges Le Brun le chef de file d’une « école de Verviers », dont d’autres artistes liégeois tels Derchain ou Pirenne feraient partie.
Georges Le Brun, quasiment autodidacte, a diversifié les techniques de dessin et de peinture, restant cependant fidèle à son interprétation intime de la réalité quotidienne. Son travail fut repris dans de nombreuses expositions collectives portant sur le symbolisme ou le dessin. Il est collectionné par de grands musées dont le musée d’Orsay qui prête deux œuvres à l’occasion de la rétrospective à Namur.
Grâce aux nombreux prêts de collectionneurs privés et d’institutions muséales, dont le musée communal de Verviers, l’exposition présente plus de soixante œuvres montrant les différentes phases de la vie et de la carrière de l’artiste. Des documents et publications complètent l’image de cet homme qui décline un univers fait de gestes anodins dans un climat propice à la méditation.
Le catalogue publié aux éditions Liénart (Paris) inclut de nouvelles recherches scientifiques sur l’artiste ainsi qu’un recensement actuel de son œuvre peint et dessiné.
Catalogue Georges Le Brun. Maître de l’intime, sous la dir. de Denis Laoureux, 192 p., 160 illu., éd. Liénart (Paris), 29€