Après avoir ouvert ses cimaises à des présentations monographiques de graveurs, le musée provincial Félicien Rops initie un cycle d’expositions consacré à une technique de gravure en particulier.
La manière noire s’invite donc au musée pour cette exposition d’été.
Mise au point en 1642 par l’Allemand Ludwig von Siegen, la manière noire fait partie des techniques de gravure en creux.
Certaines planches de Rembrandt montrent qu’il n’hésite pas à strier la plaque, déjà ébauchée, par des traits de pointe sèche, créant ainsi un réseau de lignes sur lequel il revient ensuite au grattoir. Cette méthode est dénommée « méthode du clair-obscur » et a très probablement permis la découverte de la technique de la manière noire au 17e siècle.
Nécessitant un long et fastidieux travail de préparation, la manière noire donne aux oeuvres un aspect velouté, une finesse de traits qui se prête à l’interprétation de la peinture, dont elle parvient à rendre fidèlement les effets de lumière. Fortement développée en Hollande et en Angleterre, au point qu’on la nommera « gravure à la manière anglaise », elle connaît son apogée aux 17e et 18e siècles, avant de décliner au profit de l’aquatinte et de la photographie.
De nos jours, la manière noire est peu pratiquée, mais certains artistes l’affectionnent pour son langage esthétique.
L’exposition présente une brève introduction historique, puis ouvre ses cimaises au travail de trois artistes de la Communauté française : Anne Dykmans , Maria Pace et Christine Ravaux.
L’audio-guide (iPod) présentera une séquence filmée dans l’atelier des artistes, et permettra de parcourir l’exposition au son de la performance musicale de Cécile Broché, spécialement créée pour le vernissage, mêlée des mots de Nicole Malinconi.
Performance musicale de Cécile Broché
Cécile Broché, namuroise d'origine, est une musicienne atypique, qui parcourt le monde et les arts.
Elle a commencé le violon à l'âge de 4 ans, avec Madame Bauwens aux Soeurs Notre-Dame de Namur ; une école qui avait eu l'excellente idée de proposer des cours de violon pendant la récréation...
Puis, ce fut le conservatoire : Namur, Bruxelles, une année aux Etats-Unis, puis, Liège - à l'époque d'un grand monsieur qui s'appelait Henri Pousseur. Là, des rencontres : Garrett List, Jean-Pierre Peuvion, Frederic Rzewski. Ensuite, la découverte de New-York, sa scène avant-garde, la musique improvisée, le jazz. L'école Didier Lockwood à Paris. Les aller/retour New York. Les résidences : au Centre de Recherche à Liège, à la Cité des Arts de Paris, Music OMI aux USA....
De concert en concert, de recherche en recherche, le violon électrique est devenu un compagnon incontournable ; de nouveaux horizons qui s'ouvrent, des sons insoupçonnés, tout un monde encore peu connu à explorer.
Un monde qui se laisse d'ailleurs volontiers inspirer par d'autres formes artistiques. Ici, les gravures exposées de Anne Dykmans, Maria Pace et Christine Ravaux, seront mises en sons, soulignant les rythmes, les matières, les sensations. Trois personnalités différentes, autour d'un thème unique, la manière noire.
La musique tissera un « trialogue » ; sous forme de pièces musicales contrastées pour exprimer les trois approches singulières du travail plastique qui se parlent, se répondent, s'éclairant l'une l'autre dans le cadre de l'exposition.