Après Pulsion[s]. Hystériques ! [> 6.01.2013], Loss of Control II continue l’exploration de la folie en art et propose une plongée aux confins de l’inconscient et de la création artistique, depuis les surréalistes jusqu’à l’art brut.
En 1928, Breton publie Nadja, un récit autobiographique dans lequel il narre sa rencontre avec une femme qui sera internée en hôpital psychiatrique. La même année, La Révolution surréaliste célèbre le cinquantenaire de l’hystérie, qu’Aragon et Breton voient comme une « vertu poétique ». Pour les surréalistes, la perte de contrôle mentale ou corporelle interroge le lien entre délires et productions artistiques. Leurs œuvres questionnent les limites de l’inconscient, de la folie, de la transgression.
Dès 1945, Jean Dubuffet s’intéresse aux travaux d’artistes malades mentaux, ouvrant la voie à une autre conception de la création de personnes internées, médiums, autodidactes. L’art brut célèbre des œuvres hors normes et permet la découverte d’une nouvelle catégorie de personnes soucieuses de la quête d’un « moi » profond et spontané.
La perte de contrôle à travers l’acte créatif permet-elle une transgression des normes de la société ou du monde artistique ? Ponctué par des œuvres contemporaines, le parcours de Loss of control II mêle sans distinction artistes « in » et « outsiders », donnant une lecture bouleversante de l’obsession, de l’identité et de l’existence. Loss of control II fait la part belle à la représentation féminine : le corps de la femme est le lieu de la perte de contrôle pour les surréalistes (corps transformés, transfigurés, morcelés, déguisés). Les artistes outsider représentent eux aussi l’amour et le désir, là où l’on se perd...
Deuxième volet d’un projet organisé en 2009 au MARTa Herford Museum sous la direction de Jan Hoet, cette exposition se focalise sur le lien entre l’existence et l’art à travers des œuvres qui échappent aux carcans sociétaux et culturels de leur époque.
L’exposition bénéficie du soutien de la Loterie nationale et du Fonds Prince Philippe, géré par la Fondation Roi Baudouin.